Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

  • Cathy Ferré
  • Colombie
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

À la rencontre des paysans colombiens. 

Me revoilà en Colombie deux ans après et je commence mon voyage dans la même région qu'alors, cette magnifique vallée du Cauca autour de Cali. J'ai quitté mes chéris quiteños le 31 juillet un peu la larme à l'oeil mais a priori je reviens à Noël. Cette année, contrairement à la fois précédente, j'avais décidé de faire le trajet en deux étapes, avec une nuit à Pasto, deux heures après la frontière. Cette première journée s'est révélée longue et plutôt fatigante. Environ cinq heures de bus pour arriver à Tulcán sans profiter du paysage car il pleut sans cesse, et de là, taxi pour le Puente de Rumichaca, une frontière que j'ai passée plusieurs fois en une heure maximum. Aujourd'hui ça m'a pris près de trois heures. Dans le sens contraire de ces centaines de migrants vénézuéliens qui, d'après ce que m'ont répondu certains, y passent entre quinze et vingt heures.... Une situation vraiment dramatique. Pour ceux que ça intéresse, on a publié récemment un Fal mag sur les migrations et la situation vénézuélienne est évoquée. De là nouveau taxi collectif pour Ipiales et bus pour Pasto où j'arrive vers 20h dans l'hôtel heureusement réservé à l'avance. Le trajet du lendemain sera moins éprouvant et plus rapide que prévu: un mini bus m'emmène à Cali en sept heures et je m'installe chez Ana, dans le quartier excentré de la Buitrera, une zone rurale loin de l'agitation du centre-ville. Ana est la trésorière du réseau de marchés agroécologiques soutenu par France Amérique Latine, et on est vite devenues très copines dès notre première rencontre. On passe la soirée à discuter de ce beau projet dont le but est d'offrir aux consommateurs des produits sains, naturels et de qualité tout en résistant aux géants de l'agroindustrie afin de construire des alternatives aux multinationales et à la monoculture de la canne à sucre pleine de pesticides qui saccage les terres et l’environnement. 

Comme d'habitude, placez votre tablette en position horizontale pour bien voir les images, laissez défiler les deux diaporamas et cliquez sur les photos pour les agrandir. 

Chez Ana, dans le quartier rural La Buitrera, dans la banlieue de Cali.

Chez Ana, dans le quartier rural La Buitrera, dans la banlieue de Cali.

La finca El Porvenir 

Lors de mes précédents séjours auprès des paysans du Réseau, en 2013 et 2016, j'ai visité plusieurs marchés agroécologiques organisés par leur association à Cali,  Tulúa, Buga et Andalucía,  j'ai visité des fermes à Andalucía et à Restrepo. Vous pouvez retrouver tout ça dans un autre article de mon blog. Cette fois-ci, je pose mon sac quelques jours chez Gustavo et María Fernanda, dans leur splendide finca, El Porvenir, au frais sur les hauteurs de Buga. Et c'est parti pour trois jours les mains dans la terre, à partager des moments chaleureux,  tenter de me rendre utile et en apprendre plus sur les miracles de l'agroécologie et ses méthodes naturelles capables de nourrir la planète. À El Porvenir, le climat humide et la situation entre plaine et montagne permettent de cultiver vraiment de tout: fruitiers, café, bananes, maïs, légumes variés, plantes aromatiques et médicinales..... Quant au paysage vallonné, le vers de García Lorca "Verde que te quiero verde" le décrit à la perfection. Jugez-en vous-mêmes dans le diaporama ci-dessous. 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Travaux agricoles 

Dès cinq heures du matin, on s'active à la finca: alimentation des lapins et des vaches, ramassage des fruits et légumes, collecte des oeufs, taille des arbres, plantations et entretien du potager très bien fourni. Il va sans dire que les fertilisants pulvérisés sont entièrement naturels. La forme circulaire de la huerta est un modèle du genre et facilite grandement la tâche. Les oeufs, entièrement bio, les nombreux fruits et légumes servent à la consommation familiale, l'un des objectifs des paysans du Réseau étant l'autonomie alimentaire. Tout le surplus est vendu dans l'un des 14 marchés agroécologiques qui se tiennent hebdomadairement dans la région et qui attirent de plus en plus de clients fidèles. 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Formation 

La transmission des techniques agroécologiques et des méthodes respectueuses de l'environnement est au coeur du projet. Plusieurs leaders du réseau, dont Gustavo et Alfredo, sont agronomes de formation et reçoivent régulièrement dans leur ferme des étudiants et des paysans soucieux de changer leurs pratiques. Lors de mon séjour à la finca El Porvenir, nous avons reçu plusieurs familles d'agriculteurs de Ginebra pour une journée passionnante et chaleureuse. Les explications sur le compostage à base entre autres d'excréments de lapins (qui, ici, ne passent pas à la casserole !) ont particulièrement retenu l'attention des visiteurs. Et les plus jeunes n'étaient pas les moins intéressés. 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Un projet démocratique et participatif

Les rencontres sont fréquentes entre les membres du réseau. Réunions des responsables des différents marchés, séances de travail des directions, prises de décisions collectives, élections des leaders, formations, échanges de services... Autant d'occasions de débattre et d'avancer ensemble vers un monde plus juste. Ci-dessous, un diaporama de quelques réunions auxquelles j'ai participé et où j'ai pu transmettre la solidarité de FAL. 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
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Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
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Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

 

Tous les matins, des dizaines d'oiseaux viennent voleter face à la terrasses de la finca et le jardin fleuri est un enchantement. 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)
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Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Casas de semillas 

Les casas de semillas qui permettent la mise en commun et l'échange de graines natives constituent un aspect très important du projet, pour favoriser la souveraineté alimentaire et lutter contre le pouvoir des multinationales qui veulent imposer les semences transgéniques. Les paysans colombiens sont en lutte contre le manque de soutien du gouvernement, la concurrence des produits importés suite aux accords de libre échange signés avec les États-Unis et l’Union Européenne, l'accaparement des terres par des grandes entreprises agro-alimentaires, la "résolution 970" dont le but est d'interdire la réutilisation des semences... France Amérique Latine a activement contribué à la réalisation de cet aspect du projet et les casas de semillas se développent et se diversifient.

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Accueil paysan 

Dans les mois qui viennent, un nouveau projet devrait voir le jour avec l'appui financier et logistique de France Amérique Latine : l'accueil paysan qui permettra à une dizaine de familles paysannes du réseau de recevoir pendant quelques jours des voyageurs étrangers ou colombiens afin de partager avec eux leur vie quotidienne et de leur faire découvrir un aspect de la réalité et les beautés naturelles du pays, loin des grands circuits touristiques. La finca El Porvenir sera bientôt prête à se lancer dans l'aventure. Nul doute que les futurs visiteurs y passeront de bons moments, et les talents culinaires de María Fernanda seront mis à contribution. Affaire à suivre.... 

 

Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)Verde que te quiero verde, avec les campesinos du Valle del Cauca (1/6 août 2018)

Prochaine étape: Cartagena et Isla Grande.

Pour retrouver mon récit et des photos de mon séjour de 2016 avec mes amis paysans du Valle del Cauca, pour en savoir plus sur le projet de marchés agroécologiques soutenu par France Amérique Latine, suivez les liens ci-dessous. 

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D
Cathy quel rêve! J'espère un jour pouvoir visiter ces jolis paysages qu'il faut protéger. Ils ont raison de se battre pour éviter nos excès et les ravages de nos terres. Bises
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C
Merci pour ton commentaire Dorcas. Oui c'est un beau projet à soutenir. Bises.
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